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27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 11:37

PASCAL KOKORA (MEMBRE FONDATEUR DU FPI) «Gbagbo est le candidat de la réconciliation»
Publié le : mercredi 26 novembre 2014 Source : Le Temps

L’ambassadeur Pascal Kokora est un membre fondateur du Fpi. Depuis les Etats-Unis où il vit, il a décidé de rompre le silence, pour apporter son soutien à la candidature du Président Gbagbo à la présidence du Fpi. Il ne manque pas de dire des vérités toutes crues à Affi N’guessan qui s’enfonce de plus en plus dans l’imposture.
M. l’ambassadeur Kokora Pascal, vous êtes un des cinq membres fondateurs du Fpi, l’idée de ce parti a germé dans votre salon, vous avez été le premier Représentant du Fpi à l’étranger, ambassadeur de la Côte d’Ivoire à Washington avant de devenir conseiller spécial du Président Laurent Gbagbo avec résidence à Washington. Depuis la ;fin de l’année 2012, vous êtes à la retraite de l’université de Georgetown. Quel regard jetez-vous sur votre bébé, le Fpi ?
Merci à votre journal de me donner l’occasion de jeter un regard paternel sur le Fpi dont la conception a germé dans le salon de mon appartement au No 42 de la tour Golem à Cocody, quartier de la Librairie carrefour, Eglise saint-Jean. C’est dans ce salon qu’a été conçue, en primeur, l’idée de mettre en veilleuse, notre participation aux activités syndicales du synares pour nous consacrer davantage à la création d’un parti politique qui soit à base idéologique dans le dessein justement de battre en brèche l’idée reçue et propagée pour l’essentiel, par l’Ecole politique de Bordeaux, à savoir qu’en Afrique, les partis politiques ne peuvent être conçus et ne peuvent exister que sur une base ethnique, voire tribale. Ce dernier vocable renvoyant aux termes de « clan », « lignage » et autres terminologies du langage ethnologique français que l’on s’est efforcé de plaquer sur les réalités de nos sociétés africaines qui ne sont pas nécessairement celles des sociétés européennes ou amérindiennes pour lesquelles ces concepts ont été « forgés » pour parler comme l’historien Pierre Kipré. Oui, le bébé Fpi conçu à Cocody en 1982, a été mis au monde, en 1988, dans la clandestinité d’une forêt à Dabou, a fait sa crise d’adolescence en revendiquant, en 1990, sa majorité, c’està- dire son statut de parti politique à part entière et légalement constitué. Dès lors, a commencé le combat de ce parti pour le multipartisme, la démocratie et la libération économique totale en Côte d’Ivoire. En 2000, le Fpi a eu l’opportunité d’assumer le pouvoir d’Etat pour mettre en oeuvre, son programme de développement économique pour la Côte d’Ivoire et il a été combattu pour avoir voulu changer le paradigme de relation avec la France, son ancienne puissance coloniale. Le Fpi est aujourd’hui, pour continuer l’analogie du bébé, une personne mûre qui a décidé de marquer un temps d’arrêt, un temps de réflexion pour réorienter le sens de son combat pour la libération économique de notre pays.
Depuis quand connaissez- vous le Président Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo, Sangaré et Feu Boga doudou avec qui, vous avez créé le Fpi?
Laurent Gbagbo, Aboudramane sangaré, simone Ehivet Gbagbo et feu Emile Boga Doudou étaient des collègues universitaires, enseignants et/ou chercheurs à l’Université d’Abidjan-Cocody. Dans le vivier que constituait le synares, l’unique syndicat à l’époque de l’enseignement supérieur, il existait des connivences entres certains universitaires.
Comme je l’ai dit plus haut, la connivence entre nous, c’était de montrer notre capacité d’universitaires ivoiriens à créer un parti politique sur une base idéologique et non ethnique, religieuse, ou régionale. C’est ça, à mon humble avis, le fondement même du Fpi que nos adversaires de tout bord ont beau jeu d’occulter pour faire croire que Le Fpi est un parti des Bétés, l’ethnie de Laurent Gbagbo. Que je sache, sangaré n’appartient pas à cette ethnie, encore moins simone Ehivet, cette originaire pure et dure de Bonoua, au sud-Est du pays. Feu Doudou Boga n’appartenait pas à l’ethnie Bété. Il était Dida pour les réductionnistes de la personne humaine à sa seule ethnicité. Arrêtons d’infantiliser les Africains et de nous prêter à ce jeu malsain. N’est-ce pas un succès éclatant, pour le Fpi, d’avoir réussi, dès son apparition, dans le paysage politique ivoirien, à faire démentir la thèse qui voulait que le Pdci soit le parti des Akans ? A preuve, la base sociologique du Fpi, a été, avant les Bétés et autres originaires de l’ouest ivoirien, les Attiés et les Abbès et autres Krobous qui appartiennent bel et bien au groupe socio-ethnique Akan.
Quel sens donnez-vous à la candidature du Président Laurent Gbagbo ?
La candidature du Président Laurent Gbagbo est une candidature de réconciliation au sein de la famille Fpi et au-delà, une candidature de réconciliation nationale autour de la mère-patrie. Je joins ma voix à celle de simone Ehivet pour encourager les militantes et militants du Fpi à se rassembler autour de cette candidature en vue de la réorientation de notre combat pour l’indépendance économique totale de notre pays, indépendance économique qui doit déboucher sur un développement endogène de la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas de l’utopie de penser ainsi et de travailler à l’avènement de ce développement endogène. Il n’est pas normal qu’en 2014, la Côte d’Ivoire soit dirigée par les «coopérants français» des années 1960, 1970 et 1980, qui sont de nos jours affublés du titre pompeux de «consultants». Pendant ces trois glorieuses des coopérants français en Côte d’Ivoire, le contribuable ivoirien a financé, à la sueur de front dans les plantations de café et de cacao, la constitution d’une ressource humaine ivoirienne suffisamment importante, qui aujourd’hui aussi bien à l’interne (en Côte d’Ivoire) qu’à l’externe (dans la diaspora) est dotée des compétences requises pour prendre en main les destinées de ce pays. Oui, je suis pour le partenariat gagnantgagnant, mais je me refuse à accepter par mon silence, l’action volontaire ou involontaire de toutes celles et tous ceux qui acquiescent à la «recolonisation» de la Côte d’Ivoire en disant que le «Blanc» est plus fort. Le Fpi ne peut pas accepter et endosser ce nonsense.
Comment ressentez-vous la défiance d’Affi vis-à-vis de Laurent Gbagbo pour la présidence du Fpi ?
J’aurais dit que ce n’est pas une «défiance», mais le «jeu» de la démocratie si les propos qui me sont rapportés sont vraiment de son fait : tourner la page-Gbagbo ou encore la veuve qui s’accroche désespérément au cercueil de son mari mort et autres fadaises. Quand on me dit également qu’Affi est maintenant abonné à la politique de la corruption, de la distribution d’argent pour s’acheter les voix de l’électrice et de l’électeur de base du Fpi, de notre Fpi, de mon bébé (excusez le sentimentalisme qui prend ici le dessus), alors je dis qu’il est temps qu’il laisse la place à quelqu’un d’autre. Et qui ferait mieux que Laurent Gbagbo «himself» comme disent les «Brits» et leurs cousins les «Yankees» ?
Vous avez signé en second avec Demba Traoré, au nom d’un groupe de militants à travers le monde une lettre pour contester la candidature d’Affi. Pourriez-vous en dire plus sur vos motivations ?
En sus de ce que j’ai déjà dit pour répondre à votre précédente question, j’ai une interrogation de fond sur le personnage d’Affi, qui a été porté à tête du Fpi, quand Laurent Gbagbo a passé le flambeau afin assumer les hautes fonctions de la magistrature suprême de la Côte d’Ivoire, en 2000. La bonne fortune de ce camarade voulut qu’il cumulât à la fois le poste du Premier ministre de Laurent Gbagbo, fraîchement élu le premier président de la seconde République de Côte d’Ivoire. J’ai toujours exprimé mon opposition aux cumuls de postes soit du temps de notre expérience dans l’opposition, soit quand notre parti a eu à assumer le pouvoir d’Etat. Ce à quoi, je veux en venir, c’est qu’au cours d’un voyage aux Usa, le nouveau Premier ministre du Président Laurent Gbagbo aurait dit, je n’étais pas dans la salle de conférence, mais j’en ai eu plusieurs témoignages et je sais nommément qui a posé la question à notre nouveau Premier ministre, «en ce qui concerne les compétences, nous avons toutes les compétences à Abidjan…» Et tous les jeunes ivoiriens de la Diaspora qui voulaient sincèrement offrir leurs compétences sanctionnées non seulement par un parchemin académique, mais surtout par une expérience professionnelle et contribuer ainsi à la «refondation» de la Côte d’Ivoire telle que voulue par le Fpi qui venait d’assumer le pouvoir d’Etat. La seconde occasion qui m’a été donnée de tester le personnage d’Affi s’est présentée en 2003, quand Affi doit renoncer à son poste de Premier ministre, pour cause de gouvernement national de réconciliation. A l’issue des négociations de Marcoussis, Affi se laisse prendre seul à seul, ce n’est pas une pratique au Fpi, dans une salle par le magistrat français Pierre Mazeaud qui l’allèche avec cet attrape- nigaud d’un Affi «compétent» pour être le Premier ministre de la réconciliation nationale.

Avait-il besoin du jugement de Pierre Mazeaud pour savoir que c’est parce qu’il était «compétent» que Laurent Gbagbo l’avait choisi parmi les camarades du Fpi pour en faire son Premier ministre? A quand la fin du complexe du «Blanc» dans cette damnée d’Afrique?

Au sortir de sa rencontre avec son flagorneur français, Affi, le président du Fpi, a-t-il pris attache avec son prédécesseur, Laurent Gbagbo resté à Abidjan parce que Dominique Galouzeau, alias Dominique de Villepin, n’avait jugé le président ivoirien digne de dire son mot sur la crise de son pays dans cette table ronde de Marcoussis? Quoiqu’il en soit, Affi s’est «fendu» d’une déclaration publique affirmant qu’il était «compétent» pour être le Premier ministre de la réconciliation nationale. Etonnant tout de même venant de la part de celui que Laurent Gbagbo avait choisi comme son tout Premier ministre au soir de son élection en octobre 2000. Voici ce qu’Affi a répondu en substance à un universitaire américain d’origine ivoirienne qui s’était étonné de la dissonance de comportement entre lui et Mamadou Koulibaly qui avait préféré «claquer» la porte au nez de Mazeaud. Affi aurait dit à cet universitaire tout ébahi: quand on n’assume pas de responsabilité, on peut se comporter de la sorte. Or, Mamadou Koulibaly était le président de l’Assemblée nationale ivoirienne au moment des faits, c’est-à-dire le second personnage de l’Etat ivoirien, après le Président Laurent Gbagbo. Donc au-dessus d’Affi en termes de responsabilités. Un tel propos pour le moins désobligeant vous permet de vous faire une idée assez exacte du personnage.
Avez-vous un appel à lancer aux jeunes africains en général et aux jeunes ivoiriens en particulier ?
Je n’ai pas l’habitude de donner dans ce genre de recommandations. Je me contenterai donc d’encourager les jeunes africains en général et les jeunes ivoiriens en particulier, à apprendre à s’organiser. C’est savoir s’organiser qui est la clé de la réussite de l’Occident et la raison du retard de notre Afrique. En Afrique, nous aimons, nous chérissons l’improvisation. Apprenons à nous organiser si nous voulons avoir notre impact dans ce nouvel ordre mondial.
Interview réalisée par : Yacouba Gbané

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